00:00:08    Clémence Houdiakova

Très très heureuse de recevoir aujourd ‘hui le professeur Didier Raoult, bonjour professeur.

00:00:13    Didier Raoult

Bonjour.

00:00:13    Clémence Houdiakova

Et merci beaucoup d ‘être avec nous aujourd ‘hui, vous êtes je le rappelle donc professeur de médecine, infectiologue, microbiologiste et auteur de ce dernier ouvrage « Ni angélique ni diabolique, les antibiotiques » aux éditions Michel Laffont. On va d’abord parler de ce livre et en fait ce livre, on pourrait croire, en tout cas je dis ça pour nos auditeurs, que ça concerne les antibiotiques et que ça ne concerne pas forcément tout le monde, mais d’abord tout le monde peut avoir à consommer des antibiotiques, mais surtout, en fait, derrière, quand on détricote toute la bobine de fil, on se rend compte que vous révélez tout un système qui est vérolé, tout un monde, et notamment le système de santé. On va en parler ensemble. Mais d’abord, partons du fond et de la question des antibiotiques sur lesquelles vous l’expliquez très bien. Il y a énormément de fausses vérités et je vais reprendre quelques informations que vous donnez et on va commencer là -dessus. vous rappelez que l’antibiotique est parfaitement naturel, qu’il n’est pas une création de l ‘homme, que la biorésistance, et on va réexpliquer ce que c’est, existe certes, mais qu’elle est également naturelle et qu’elle ne doit pas forcément provoquer notre inquiétude contrairement à ce qu’on a pu entendre et ce qu’on peut entendre dans les discours notamment de l’oMS et d’autres grandes institutions sanitaires. Et puis en fait, vous vous rappelez également que la durée de vie de l’antibiotique n’est pas forcément de 20 ans, comme ça l’est souvent annoncé. Vous allez expliquer pourquoi on donne d’ailleurs cette durée de 20 ans. Pour commencer, peut -être, est -ce que vous pouvez nous rappeler ce que sont des antibiotiques et comment ils fonctionnent ? Vous avez notamment parlé de cette guerre de microbes, ce que je trouve particulièrement intéressant.

00:01:43    Didier Raoult

Ce qu’on appelle les antibiotiques, c’est des molécules qui ont une activité contre quelque chose de vivant. C’est sa définition la plus simple. Au départ, on considérait que les antibiotiques étaient quelque chose qui étaient sécrétés par les bactéries et les champignons pour avoir une activité contre les bactéries. C’est comme toutes les définitions, c’est une définition qui emprisonne le concept et ce n’est pas vrai parce que c’est pas si simple. Il y a des molécules chimiques qui ne sont pas créées par les micro -organismes. Parmi les molécules qui sont dites antibiotiques, il y a des anticancéreux, il y a des antiviraux. Et donc cette définition, comme la plupart des définitions, sont l’objet d’une éducation primaire qui n’est pas dépassée dans l’esprit de l’immense majorité des gens. Je vais vous donner un exemple que je donne dans le livre, c’est -à -dire il y a une bactérie qui, dans certaines conditions, peut devenir résistante, ce qui est chez H. coli une des bactéries la plus banale de toutes les bactéries. Et bien cette bactérie, même quand elle est multirésistante, est très sensible à une molécule qui s’appelle l’aZT, qui est une des molécules qui a été le plus prescrite au monde pour le traitement du sida. Elle est parfaitement active, elle est parfaitement anodine et on pourrait l’utiliser, d’accord, mais ça ne rapporte pas d’argent parce qu’elle est vieille.

00:03:23    Clémence Houdiakova

C’est le cœur du problème, c’est le cœur de votre livre, pas le cœur, il y a beaucoup de sujets, mais une des questions franchement fondamentales qui permettent d’ouvrir les yeux sur le monde dans lequel nous vivons aujourd ‘hui, et d’ailleurs vous commencez comme ça, votre livre, dans votre introduction, le monde change, le monde change à une vitesse folle, dites -vous, nous sommes dans la plus grande révolution biologique de tous les qui n’a de comparable, de mon point de vue, que la révolution de la physique au début du 20e siècle et la révolution de la connaissance géographique. Alors on va expliquer pourquoi ce monde change, mais je voudrais, on va continuer un petit peu sur les antibiotiques de manière précise pour que les auditeurs qui ne connaissent pas forcément tout ça puissent comprendre. Je suis allée sur le site, il m’est nécessaire.

00:04:01    Didier Raoult

Jevoudrais simplement rajouter un mot sur ce qui change. On est rentré, si vous voulez, pour la biologie de manière à peu près contemporaine du 21e siècle, mais surtout ça ne veut rien dire, c’est quelques années avant le 21e siècle dans ce qu’on a appelé la révolution des omics, ça a commencé par la séquence des génomes et puis ça a ensuite continué par la séquence des messages qui vont, l’aRN messager, dont on entend un peu parler ces derniers temps, qui va de l’aDN aux protéines et puis à l’analyse des protéines. La plupart des interlocuteurs référents dans les maladies infectieuses n’ont pas la moindre idée de ce que c’est parce que ça a moins de 20 ans, qu’ils ont terminé leurs études il y a plus de 20 ans et que leur formation est une formation de congrès organisé par les antibiotiques et que donc vous parlez de choses, je vous rappelle que moi j’ai eu l’occasion, j ‘étais le premier au monde à m’a montré qu’il y avait des variants dans le Covid. Le référent virologue télévision disait qu’il n’y avait pas de variants dans le Covid et le ministre Véran à l ‘époque, puisque les ministres ici ça tourne, m’a dit face à face qu’il n’y avait pas de mutants dans un virus ARN. Ça signifie qu’il n’a pas assisté aux cours que je donne en deuxième année quand même, vous voyez ? C’est -à -dire que le niveau d’ignorance, bien entendu l’ignorance se creusent quand la vitesse de la connaissance augmente. Et la vitesse de la connaissance a augmenté. Moi, mon premier génome, le premier que j’ai fait à 23 ans. D’accord. Et donc, j’ai passé des semaines pour essayer d’analyser ça point par point, parce que c ‘était un nouveau champ que je m’ouvrais. Et donc, il y a eu un retard en particulier en virologie et en particulier en France. Toutes les institutions étaient antigénome. Que c ‘était l’inserm et le CNRS ou que c ‘était l’institut Pasteur. Et donc, il y a eu un retard absolument considérable dans l’approche du génome.

00:06:10    Clémence Houdiakova

C’est un choix délibéré d ‘être anti-génome ?

00:06:12    Didier Raoult

C’est un choix délibéré parce qu’on rebattait complètement les cartes et que donc tous les gens qui avaient une position sociale scientifique, de remettre brutalement en disant écoutez non, non, non, c’est fini, c’est fini. c’est -à -dire que les gens, les deux ou trois sujets qui étaient à la mode quand j ‘étais jeune, c ‘était la physiopathologie des infections bactériennes, c ‘était les antibiotiques, ces sujets -là ont disparu du jour au lendemain devant une brutalité dans la nouvelle connaissance qui était absolument inouïe. Inouïe. Et donc, ou bien alors, moi j’ai souvert d’années pour le faire. Je vous explique pourquoi j’ai été président d’université très jeune, j ‘étais le plus jeune président d’université à 42 ans. Je faisais de la recherche à mi -temps, mais ma capacité d’investissement, ma liberté intellectuelle n ‘était pas suffisante. Donc j’ai décidé de faire une espèce de sabbatique. Et plutôt que de faire un sabbatique et partir à l’extérieur alors que j’avais une énorme équipe, des enfants, des petits -enfants, je suis resté à Marseille, mais je suis allé dans un autre laboratoire pour prendre un sujet que je n’avais jamais travaillé, qui était la génomique. Et je vous assure, j’ai passé tous mes week -ends, tous mes week -ends, tous mes week -ends, pendant un an, à analyser point par point pour me mettre dans un nouveau champ qui n’avait plus rien à voir, qui était le début de ce champ, ça devait être le quatrième ou cinquième génome bactérien. Et à Pasteur, j’avais réussi à faire un sujet, un appel d’offre par le ministère la microbiologie, et le représentant de Pasteur a dit on fait tout sauf les génomes, ce qui était la plus grande révolution qu’on ait eu de notre vie. Et donc vous remettiez en cause 20 ans ou 25 ans de travail des gens sur un domaine et vous leur disiez voilà vous allez repartir à zéro.

00:08:15    Clémence Houdiakova

Vous faites tabula rasa.

00:08:16    Didier Raoult

Et donc c’est une des raisons, Karl Popper dit ça, c’est un grand génie, il dit c’est pour ça que les grandes découvertes ne sont faites que par des jeunes ou des gens qui restent jeunes, c’est -à -dire des gens qui changent de sujets complètement. Si vous ne changez pas complètement de sujet, vous tournez en rond et vous devenez incapable de découvrir quelque chose. Mais c’est d’une violence terrible de changer de sujet parce que vous redevenez un étudiant. Et que donc, il y a beaucoup de gens, en particulier ceux qui sont aux manettes et qui ne restent pas des enfants. Quand on est un chercheur, on doit rester un enfant toute sa vie.

00:08:53    Clémence Houdiakova

Vous dites que ce qui participe de cet aveuglement finalement, si on peut appeler ça comme ça, c’est également l’envahissement des modèles mathématiques. On l’a vu ça aussi énormément pendant la crise, le début de la crise Covid où on vous a parlé des algorithmes qui nous promettaient un certain nombre de morts, etc. Cet envahissement, il est srieux, enfin il est prépondérant dans la recherche scientifique ?

00:09:15    Didier Raoult

Non mais si vous voulez, vous savez il y a deux, Enfin, je crois qu’il y a trois éléments pour essayer de comprendre. La première, je crois qu’il faut rester un naïf, un enfant. Moi, je revendique d ‘être un enfant, la première chose. La deuxième chose, il faut avoir une distance historique. Il faut connaître l ‘Histoire pour voir qu’elle se répète et que les humains restent ce qu’ils sont. Et il va falloir avoir une distance géographique, c’est -à -dire aller voir comment les gens vivent.

00:09:44    Clémence Houdiakova

Oui, c’est ce que vous êtes allé faire, d’ailleurs, on va en reparler, on a fait 8 épisodes.

00:09:45    Didier Raoult

J’ai fait ça beaucoup. Historiquement, vous savez, la prédiction de l’avenir, c’est aussi vieux que l ‘histoire de l ‘humanité. Les Romains avaient les auspices et les aruspices. Tout le monde a toujours… Là, maintenant, on déguise ça. Mais moi, j’ai des amis… Je ne redoute de discuter avec personne. Quand j ‘étais jeune, je discutais avec des astrologues. Je vous assure, le degré de complexité qu’ils vous expliquaient, là, ils vous roulèrent la farine avec des étoiles dans tous les sens, des trucs dans tous les sens, et à la fin vous prédisez un truc. Je ne crois pas qu’on prédise l’avenir, je ne crois pas, je ne crois pas du tout, je crois que c’est imprévisible. Mais maintenant, c’est la même chose que les astrologues, c’est pareil, ils ont des modèles mathématiques. Moi, j’ai été rédacteur en chef d’un des deux ou trois plus grands journaux de maladies infectieuses, et je suis rédacteur en chef adjoint d’un des deux ou trois plus grands journaux, tous les articles qui

00:10:43    Didier Raoult

ont un mot d’ailleurs à l’intérieur, je les ai tous foutus à la poubelle directement. Pourquoi ? C’est parce qu’il faut y croire et que vous ne pouvez demander à reviewer ça qu ‘à quelqu’un qui fait partie du club, qui fait partie de cette église, des gens qui croient. Et vous voyez, c’est mon dada actuellement, je le répète sur beaucoup d’interviews, vous voyez, c’est comme les abhinavs de l’empereur, Sauf que ce qu’on ne dit pas dans le conte des habits neufs de l’empereur, vous connaissez l ‘histoire, c’est qu’on peut vous refaire le coup tous les jours, vous marchez tous les jours et Ferguson peut dire tous les trois ans il va y avoir des millions de morts et trois ans après il redira, il redira et les gens en disant mais Ferguson a dit il y a trois millions de morts.

00:11:28    Clémence Houdiakova

Mais c’est ça qui est particulièrement étonnant aujourd ‘hui et c’est pour ça aussi qu’on est très heureux de vous entendre et de vous avoir pour parler un peu du fond et pour retracer tout ça. Si on revient un petit peu, parce que j’aimerais bien aussi vous parler des études, qu’on revienne sur le questionnement des études aujourd ‘hui, comment ? Je vais pas vous poser la question de la dernière étude qui vient de sortir qui détruit hydroxychloroquine, mais plutôt comment elle peut être publiée cette étude. On va y revenir aussi. Mais si on revient sur les antibiotiques. D’abord, je suis allée sur le site du ministère de la Santé, comme voilà, quelqu’un qui ne connaît pas les antibiotiques qui veut se renseigner, qu’est -ce que je dis ? Ils sont efficaces uniquement contre les bactéries, ils agissent en les tuant ou en empêchant leur multiplication. C’est faux. De toute façon, par rapport à ce que j’ai vu dans votre livre, il y a beaucoup de choses qui sont fausses, c’est pour ça que c’est intéressant. Mais, site du ministère de la Santé, les antibiotiques, à quoi servent -ils ? Les infections virales et les infections bactériennes présentent des symptômes souvent similaires mais elles ne doivent pas être traitées de la même manière. Donc en gros, il ne faut pas prendre pour les infections virales. Et ensuite, l’antibioresistance, là on y arrive, pourquoi est -ce si grave ? Et alors là, plan blanc, l’oMS, le G7, le G20, tous les articles sur le G7 et le G20 qui parlent de la réaction à l’international, l’organisation qui organise une seule santé, One Health, pour lutter contre l’antibioresistance. Alors pourquoi est -ce si grave ? J’explique. L’usage abusif, dont je cite le ministre de la Santé, est trop souvent incorrect des antibiotiques, a contribué au développement et à la dissémination de bactéries qui sont devenues résistantes aux antibiotiques. Cette résistance se développe lorsqu’une bactérie se transforme et développe des mécanismes de défense diminuant ou combatte. Je voudrais qu’on revienne sur ces affirmations du ministère de la santé sur ce grand plan une seule santé qui permet de lutter contre la bioresistance et d’ailleurs qui nous a fait entendre partout dans toutes les communications le fameux les antibiotiques c’est pas automatique c’est à peu près la seule chose que les gens connaissent des antibiotiques quand on en parle. Alors qu’est ce que c’est que cette bioresistance ? J’aime beaucoup votre image d’alice au pays des merveilles que vous citez Van Valen si je prononce bien. Donc qu’est ce que c’est que la biorésistance et pourquoi, on va dire, non seulement les grandes institutions, mais – bon, la presse, ça, on ne s ‘étonne même pas – la relaie ?

00:13:41    Didier Raoult

Vous savez, il faut remonter un peu en amont. Vous avez une idée de la manière dont ça marche, le capitalisme ?

00:13:50    Clémence Houdiakova

Oui.

00:13:52    Didier Raoult

Vous savez, le capitalisme, ça marche de manière assez simple. si on a un besoin, il y a quelqu’un qui le fait et qui le vend. Pourquoi est -ce que l’industrie pharmaceutique ne fabrique pas d’antibiotiques ? Quand vous aurez répondu à cette question, vous comprendrez pourquoi, comme pour le Covid, on va vous fabriquer des produits dont on ne sait pas si on en a besoin ou pas, parce que personne ne va investir un sou pour un truc pour lequel il n’y a pas de niche écologique. Si vous comprenez ça, vous avez tout compris. Donc, quant à dire que les antibiotiques n’ont pas d’efficacité dans les infections virales, ça n’est pas du tout basé sur quelque chose qui est de la connaissance moderne, c’est de la connaissance qui date d’il y a trentaine d’années, quand on n’avait pas testé. Tout ça, moi je ne suis pas du tout inquiet pour ça, je suis inquiet pour notre monde parce que…

00:15:01    Clémence Houdiakova

C’est révélateur en fait.

00:15:03    Didier Raoult

Oui, c’est révélateur de l’ignorance de notre monde. Vous savez ce que font les Chinois ? Les Chinois sont très malins. On a fait pareil, mais malheureusement le collaborateur avec qui je fais ça a eu des problèmes de santé, qui est le même principe que l ‘hydroxychloroquine. Il y a 2500 molécules qui sont acceptées et validées par la FDA. ce qui est compliqué parce que quand elles ne sont pas faites aux Etats -Unis pour qu’elles passent à la FDA, il faut vraiment avoir des moyens puissants.

00:15:32    Clémence Houdiakova

Des sacrés dossiers.

00:15:34    Didier Raoult

Parce que généralement, ils ne prennent que ce qui est américain. Mais enfin, il y a 2500 qui sont réputés sûrs, comme l ‘étaient d’ailleurs, comme l ‘hydroxychloroquine ou l’ivermectine, bien sûr, qui à manque sont prescrits à des milliards d’exemplaires. Et les Chinois ont pris toutes ces molécules, ils ont dit, tiens, on va regarder pour toutes les bactéries, pour tous les virus, qu’est -ce qui marche, qu’est -ce qui ne marche pas ? On a les modèles. Et on a les molécules, oui c’est ça. Et on a les molécules. Et on sait que ces molécules sont sans danger, puisqu’elles sont habituées. On les a déjà utilisées, on connaît leurs effets. On les a déjà utilisées, à la différence d’une molécule nouvelle pour laquelle il faut avoir cinq, dix ans de recul avant de savoir si elle est… Et ils ont trouvé, y compris dans le Covid, un nombre de choses extraordinaires. Il y a des antidpresseurs qui marchent contre le Covid, il y a des molécules qui n’ont strictement rien à voir, et l’idée idiote, si j’arrivais simplement à me convaincre de ça, je ne veux pas me convaincre mes collègues, ils sont trop enfermés dans quelque chose, que ça n’est pas la première efficacité d’une molécule qui réduit l’efficacité de cette molécule. Une molécule ne sert pas à une chose. Et c’est quelque chose qui est un contresens humain de penser qu’il y a, vous voyez, juste un petit carré comme quand on était petit, tac, on ne peut mettre que le carré là -dedans. C’est idiot. Mais c’est ce que nous faisons. Mais c’est ce que nous faisons en Occident. Les chinois sont partis sur une voie complètement différente, ils n’ont pas la puissance des milliards de la finance qui a investi massivement dans les antibiotiques, d’accord, il faut savoir que dans tous ces antibiotiques vous retrouvez à chaque fois BlackRock, Vanguard, c’est tout pareil.

00:17:22    Clémence Houdiakova

Les grands fonds d’investissement américains.

00:17:23    Didier Raoult

Eh bien, du coup, il est beaucoup plus facile pour eux de dire « mais pourquoi on s’embêterait à inventer des nouvelles molécules, à prendre dix ans pour les évaluer, à se faire refuser par l ‘FDA parce que c’est chinois ? » plutôt que de refaire deux choses. Un, s’intéresser à l ‘histoire. Vous savez, le plus grand médicament qui a été découvert depuis 40 ans. C’est extraordinaire parce que ça va contre toute notre civilisation. C’est une chinoise qui vivait sous Mao Tse -tung et qui a écouté les gens et qui savait que les gens traitaient le paludisme depuis des années avec l’arthésimine. C’est quand même ça, sauf des centaines de millions de gens. Ce n’est pas de l’industrie chimique, ce n’est pas Merck, ce n’est pas Pfizer. Donc c’est extraordinaire comme découverte, vous voyez ?

00:18:21    Clémence Houdiakova

— Oui, bien sûr, c’est fondamental, mais c’est refusé dans notre monde occidental. Je vous mets à part, évidemment, avec l’iHU, parce qu’on va parler de ce que vous avez fait notamment avec l ‘hydroxychloroquine. Justement, vous avez appliqué… Et l’ivermectine, d’ailleurs. Vous avez appliqué ce principe -là, c’est -à -dire réutiliser… Pardon si je vulgarise. Réutiliser une molécule qui est rentrée dans le domaine public et chercher une nouvelle direction.

00:18:42    Didier Raoult

— Exactement. La différence, c ‘était… Il y a deux niveaux. Il y a celui -là, qui font Chine, et qu’ils ont multiplié. Encore une fois, je vous dis, il y a 2500, tout le monde peut le tester. Maintenant, il y a des gens qui, parce qu’ils en font de l’argent avec tout, très bien, qui vendent des plaques où vous avez les 2500 molécules que vous pouvez tester. Donc, vous pouvez tester ça. Nous, on a testé ça sur les virus, sur les bactéries. On a des surprises absolument hallucinantes, c’est incroyable. Et parce que bien sûr, la nature n’a pas décidé. Toutes ces molécules sont des molécules qui sont dérivées de produits naturels ou qui sont des produits naturels. Elle n’a pas décidé, tiens je vais inventer une benzodiazépine pour les gens qui sont déprimés. Non, il y a une molécule, cette molécule fait 36 trucs, d’accord ? Donc ça, si vous rajoutez ça avec l ‘histoire, c’est -à -dire les gens disent, mais on n’a pas commencé au 19e siècle à soigner les gens, on savait soigner les gens avant, donc il y avait des extraits de plantes, la quinine c’est l’extrait d’une plante qu’on utilisait au Pérou, on soignait la fièvre avec ça. Donc, ils n ‘étaient pas plus bêtes que nous, vous ne croyez pas qu’il y ait un progrès de l’intelligence et au contraire, il y a une régression du niveau intellectuel.

00:19:54    Clémence Houdiakova

— Ah oui, intellectuel aussi, d’ailleurs, mais du niveau de santé. C’est -à -dire que… Mais je sais pas si vous voulez qu’on y aille maintenant ou pas, parce que je trouve ça très intéressant. Mais peut -être, puisqu’on était dans l ‘histoire de connaître l ‘histoire du pays, de se renseigner, finalement enquêter. Il y a presque un travail d’enquête par rapport à comment chaque population se soignait de manière – on va dire – traditionnelle. Vous, vous êtes allé enquêter en Afrique, notamment, sur les termites. Est -ce que vous pouvez raconter un petit peu comment ça se passe ?

00:20:22    Didier Raoult

Si vous voulez, contrairement à ce qu’on vous raconte sur la résistance aux antibiotiques, la résistance aux antibiotiques la plus inquiétante, c’est celle qui atteint les dernières molécules qui étaient un peu les baguettes magiques de l’antibiotique, c’est -à -dire en particulier dans les bétarictamines, l’imipénem et puis le céphalosporine de troisième génération. Et d’une manière très intéressante, ces résistances viennent toutes de la zone intertropicale humide. Donc c’est pas vrai que c’est parce qu’on prescrit ça en Europe.

00:21:15    Clémence Houdiakova

Pour expliquer aux éditeurs, en fait, l’idée répandue en tout cas par l’OMS, les institutions sanitaires internationales et la France, évidemment, et le ministère de la Santé, et relayée par la presse, c’est de dire, attention, nous atteignons une bioresistance parce que nous avons trop prescrit cette molécule. Donc, les organismes ont appris à se défendre. En fait, vous dites, je vais vous laisser répondre de toute façon, Le mécanisme de biorésistance existe certes, mais ce n’est certainement pas, enfin on en trouve des cas de biorésistance en France dans les hôpitaux et surtout ensuite dans l’agroalimentaire.

00:21:55    Didier Raoult

Dans l’agroalimentaire et puis pour l’apparition de ces résistances dans la zone intertropicale humide qui ne peut pas être expliquée par ce que vous dit le ministère de la Santé. En particulier, tout le monde devrait le savoir, la première résistance à l’inipenem s’appelle NDM, ce qui veut dire New Delhi Metalo Betacamas. Donc ça veut dire qu’elle est apparue à New Delhi, elle n’est pas apparue à Paris. Ça veut dire quelque chose. Nous, on a trouvé cette même résistance dans des poux d’un village sans électricité au Sénégal.

00:22:31    Clémence Houdiakova

Oui, donc a priori c’est ni l’agroalimentaire, ni l’industrie chimique agroalimentaire, ni la surprescription de médicaments.

00:22:39    Didier Raoult

Alors, c’est une belle histoire, c’est pour ça que je vous la raconte. Ça montre la manière dont on peut essayer de décrypter les sujets. Tout ce que je vous dis est publié, bien sûr, je ne suis pas un homme qui raconte sa vie sur WhatsApp, des fadas, des bêtises sur les plateaux ou dans les journaux. Donc on s’est posé la question et j’ai été amené à rejouer, à l ‘époque où j ‘étais extrêmement populaire au Lancet, tous ces phénomènes bizarres. Un, on trouve un niveau de résistance très important chez les animaux sauvages anthropisés, c’est -à -dire qu’ils viennent manger dans les villes au Kenya, d’accord ? On se dit mais qu’est -ce qui se passe ? Ensuite, il y a des gens qui utilisent, qui analysent résistance dans des tribus en Tanzanie et ils trouvent une tribu en Tanzanie, un très haut niveau de résistance, de ces résistances -là, d’apparition récente pour nous. Et puis il y en a

00:23:40    Clémence Houdiakova

un où il n’y en a pas du tout. C’est une énigme et vous menez l’enquête réellement.

00:23:46    Didier Raoult

J’essaie de comprendre et donc je menais en parallèle une autre étude et donc j’ai décidé de mélanger les études sur quel est le transfert, le risque de transfert de pathogènes entre les animaux et ceux qui nous sont les plus proches, bien sûr c’est les grands singes, les chimpanzés et les gorilles. Et donc je commence à faire des études pour étudier le microbiote des grands singes, des études que personne n’avait fait avec les techniques que nous avons nous. Et je vais donc au Sénégal, je ramasse des selles de singes, c’est tout ce qu’on peut avoir, vous ne pouvez pas faire des de sang chez les chimpanzés, je vous déconseille de faire, c’est une pestiture extrêmement dangereuse. Enfin les grottes, on les ramasse et on regarde, on est sidérés de trouver des klebsiella qui sont parmi les bactéries les plus dangereuses, qui sont une des choses identifiées comme étant terrifiantes chez l ‘homme, multirésistantes, chez les klebsiella, chez les chimpanzés. Les chimpanzés, on ne leur a jamais donné, on ne leur a jamais presqué, ni dit m ‘épais même, ni des trucs.

00:24:46    Clémence Houdiakova

Il n’a pas non plus mangé de Ebly transformés par l’agriculture.

00:24:49    Didier Raoult

Et en plus, ils sont dans une zone qui est une zone protégée, où les hommes n’ont pas le droit de les approcher. Nous, on a eu le droit de suivre sous la fondation Goodhall pour ramasser les sels, si vous voulez. Mais on ne pouvait pas les toucher, j’ai un bon sens. On regarde ça. Puis j’avais les souvenirs de ma jeunesse. Et donc je me souvenais qu’il y avait un grand débat. Est -ce que les singes utilisaient des outils ou pas ? Est -ce qu’il y a un débat idiot dépassé ? Et en tout cas, il y a montré des images de singes, moi j’en ai, des images de singes qui prennent une tige et qui mettent ça dans les termitières pour attraper les termites. Les termites, il y a trois types de termites, les ouvriers, les guerriers et puis la reine des termites. Et les guerriers, c’est terrible, si vous leur mettez n’importe quoi, ils vous poussent, ils vous font saigner. Ils ont des lames et donc les chimpanzés, pour les manger, tac, ils mettent ça, les termites attrapent ça et après, ils le mangent pendant qu’ils ont les pinces coincées. Très bien, donc on attrape les termites, on regarde les termites et qu’est -ce qu’on trouve dans les termites ? On trouve les mêmes clébsiels et comme nous, on fait du génome tout le temps, on est maniaque du génome. On regarde, est -ce que c’est les mêmes que l’on trouve chez les singes ? Est -ce qu’il y a une épidémie chez les singes ? La réponse, c’est oui. Il y en a deux épidémies de clébsiels qui circulent, donc ils se le passent entre eux. Et deux, est -ce que c’est la même épidémie que les clébsiels ? La réponse qu’il y a dans les termites, la réponse, c’est oui. Donc on commence à dire mais ça vient des termites, ça vient de l’alimentation, ça vient des termites. Très bien. Comment ça arrive dans les termites ? Ça arrive dans les termites et d’un coup on apprend un truc incroyable, moi je ne connaissais pas les termitières, j’ai eu honte d ‘être aussi ignorant. Les termites ça représente 15 % de la masse du vivant à la surface de la Terre, c ‘est inouï. Ça fait en Afrique ce qu’on appelle des cathédrales, ces trucs qui font 3 mètres de haut, donc là vous avez des millions de termites.

00:26:42    Clémence Houdiakova

Ah oui parce que vous parlez de cathédrales dans le livre mais je ne savais pas que c ‘était C’est 3 mètres de haut, c’est énorme.

00:26:46    Didier Raoult

Si vous regardez des photos dans un truc, vous voyez, généralement, c’est la savane parce qu’ils bouffent toute l ‘herbe qu’il y a autour, ils détruisent toute l ‘herbe qu’il y a autour. Et ils construisent eux -mêmes les termites avec leur déjection, d’accord ? Ils digèrent et ils font ça, ils font du ciment avec ça. Et à l’intérieur de ça, ils font un truc tout à fait extraordinaire. Ils ont inventé l’agriculture, d’accord ? Donc, il y a des chambres successives et ils cultivent des champignons. et ils les mangent.

00:27:16    Clémence Houdiakova

— Des termites, cultivent des champignons, d’accord.

00:27:18    Didier Raoult

— Depuis des millions d’années. Ils ont inventé l’agriculture bien avant moi. Vous voyez que vous êtes ignorante. Vous avez appris quelque

00:27:24    Clémence Houdiakova

chose. — Oui, oui. Ah bah non, mais ça, je suis ignorante. Je revendique.

00:27:27    Didier Raoult

— Et donc ces champignons sont au milieu de la termitière. D’accord. Et pourquoi ils cultivent les champignons ? C’est parce qu’ils mangent de l ‘herbe et ils ne sont pas capables de digérer la cellulose. Et donc ils se servent de cellulose comme engrais. les champignons mangent la cellulose et ensuite ils bouffent les champignons une fois qu’ils ont mangé la cellulose, donc ils les élèvent, d’accord ? Alors ils emmènent, sur un mécanisme que je ne connais pas encore, des spores à l’intérieur de la termitière qui vont donner les champignons et ensuite ils mangent les champignons. Très bien. Donc on a les champignons et on a l ‘herbe qui est apportée à un champignon. Et alors l ‘herbe qui est apportée d’un champignon au milieu de l’afrique, elle est entièrement bourrée de glyphosate. Moi je ne savais pas que le glyphosate représentait un truc comme ça, même le glyphosate j’avais, vous savez, quand j’entends des trucs dans la presse, je commence toujours à penser que c’est uneconnerie.

00:28:28    Clémence Houdiakova

J’avais raison, c’est la boussole qui a boussolé inversée.

00:28:32    Didier Raoult

La valeur prédictive que ce soit une connerie est très importante. Mais tant temps, ce n’est pas une connerie. Donc je regarde la glyphosate et le problème de la glyphosate, ce n’est pas du tout ce qu’il racontait. Après, le problème de glyphosate, c’est que pour faire des… 1. C’est un insecticide. 2. C’est un antibiotique. Donc Monsanto, ce n’est pas moi qui le dis, c’est Monsanto. Monsanto a déposé il y a 10 ans, 11 ans, un brevet sur l’activité antibiotique du glyphosate. Moi je prends le glyphosate, j’ai publié ça aussi, tout ce que je veux publier, je le teste et je regarde quelles sont les bactéries qui sont sensibles au glyphosate et qui ne sont pas sensibles au glyphosate. Celle qui est le plus résistante au glyphosate, c’est l’aclapsiel. Tiens, on retrouve l’aclapsiel. Donc le tri de l’aclapsiel, c’est le glyphosate. Et ensuite, comment est -ce que le glyphosate a trié l ‘éclapsiel ? Bon, les clébsiels sont venus avec le glyphosate, là, les termites bouffent ce qui a été sélectionné par le glyphosate et donc ils ont des clébsiels. Mais pourquoi les clébsiels sont résistants ? Les clébsiels sont résistants parce que dans toute la Terre, ou à peu près toute la Terre, et en tout cas dans les termitières, il y a des petits arthropodes, c’est pas des insectes, mais c’est proche des insectes, qui sont microscopiques, donc vous ne les voyez pas si vous ne faites pas attention. Et ces petits arthropodes sont, bizarrement, voyons, on revient à votre histoire initiale, sécrètent des antibiotiques. Et ils sécrètent de la pénicilline et des d’acéphalosporine, d’accord ? Et donc les termites vivent là, au milieu d’un endroit dans lequel il y a les champignons, dans le terreau des champignons, il y a nos petits arthropodes qui sécrètent de la pénicilline et de l’acéphalosporine, il y a de l ‘éclapsiel et donc à la fin vous avez l ‘éclapsiel qui est résistant à l’acéphalosporine, que mangent les thermites, c’est leur biotope, et les thermites mangent ça, et

00:30:47    Didier Raoult

ensuite les chimpanzés mangent les thermites en question, dans lequel il y a les Klebsielles, qui sont des Klebsielles qui sont devenus résistants, c’est phallosporine. Donc vous voyez bien, et du coup si vous imaginez ça, c’est à comprendre ce que je vous dis, les copépodes, il y en a dans votre jardin. D’accord. Donc, tous ces petits, ces tout petits arthropodes, il y en a partout. Donc, il y a des céphalozoides pourrines et de la pénicilline absolument partout. Il y en a bien sûr dans les champignons, il y en a dans les bactéries, mais il y en a aussi, tout bêtement, dans notre jardin.

00:31:25    Clémence Houdiakova

Dans votre livre, on a une forme de prétention, en fait, l ‘homme a la prétention de penser qu’il est le seul créateur de ces antibiotiques.

00:31:33    Didier Raoult

Parce que les hommes sont fous. Comme ils veulent prédire l’avenir, c’est la même folie. C’est aussi ancien.

00:31:42    Clémence Houdiakova

Mais donc si on revient aujourd ‘hui, puisque quand on ouvre les yeux, quand on enquête et qu’on voit vos études qui ont été publiées, donc qu’elles soient reconnues malgré tout, malgré l’ambiance générale, je voudrais qu’on revienne sur le fait qu’aujourd ‘hui les institutions internationale sanitaire, refusent de voir ça et disent attention, attention l’antibiotique a été trop risqué, bioresistance, nous allons tous mourir, enfin c’est presque ça, on pourra plus se soigner et donc il faut tout arrêter, il faut limiter au maximum ces antibiotiques. Et vous dites c’est absolument pas le cas, d’ailleurs la preuve quand on ouvre les yeux, etc.

00:32:20    Didier Raoult

Ça dépend de quoi, je vais vous donner un exemple. Les antibiotiques, quand vous parlez des antibiotiques, vous parlez d’un monde qui est extrêmement vaste. Parmi les antibiotiques, il y a des antibiotiques pour lesquelles vous n’avez pas besoin de prescrire beaucoup d’antibiotiques pour voir apparaître des résistances parce que c’est des résistances qui apparaissent assez rapidement. Il suffit d’une mutation et ça, de sélectionner une mutation, c’est facile. Ces résistances -là, bien entendu, il faut les éviter. S’il n’y avait pas eu une telle prescription, une telle ouverture sur des antibiotiques, qui sont des antibiotiques qui devraient rester des antibiotiques de réserve, il n’y aurait pas de résistance. Par exemple, les quinolones, le ciprofloxacine, c’est des antibiotiques qui ne devraient pas être donnés dans les infections urinaires communautaires. On ne devrait pas donner ça parce qu’on sait que le niveau de résistance de ça se développe extraordinairement rapidement.

00:33:24    Didier Raoult

Et donc, il y a des antibiotiques pour lesquels, vous voyez, la pénicilline, je vais raconter une histoire sur la pénicilline parce que c’est trop beau, mais l’ampicilline, on donne de l’ampicilline depuis 60 ans, il n’y a pas de streptococque et d’opinomococque qui soient résistants à l’ampicilline, ce qui représente les antibiotiques qu’on doit donner plus souvent aux enfants qui sont malades, en dépit du fait qu’on en a donné, donc Donc ça, c’est pas vrai. C’est vrai que dans les infections urinaires, si vous donnez des quinolones, le niveau de résistance, et qu’en plus vous les donnez aux poules, le niveau de résistance des quinolones est explosif. Donc il faut arrêter.

00:34:04    Clémence Houdiakova

Et sur l’Amoxicilline ?   

00:34:06    Didier Raoult

L’Amoxicilline, il s’est rien passé.

00:34:08    Clémence Houdiakova

Pourtant, on n’a plus aujourd ‘hui quasiment en France. On peut plus en trouver dans les pharmacies.

00:34:13    Didier Raoult

parce que ce n’est pas rentable. Et que donc le prix que la France accepte de payer pour les médicaments génériques en Chine ou en Inde, puisqu’on ne les fabrique plus… — Parce qu’on les achète à la Chine, oui. — …est si bas qu’on n’est pas concurrentiel, qu ‘à les acheter 2 fois plus cher, on en aura le temps qu’on voudra.

00:34:32    Clémence Houdiakova

— Oui. Mais alors là, il y a une question, parce qu’on comprend que l’industrie pharmaceutique cherche… C’est le système capitaliste que vous avez expliqué tout à l ‘heure. la demande, cherchent à faire des bénéfices. Mais les institutions qui font la mise sur le marché ou qui, aujourd ‘hui, finalement, font le jeu de l’industrie pharmaceutique, comment est -ce possible ? Elles sont censées être indépendantes.

00:34:55    Didier Raoult

— Vous vous foutez de moi ? —

00:34:56    Clémence Houdiakova

C’est une question…

00:34:57    Didier Raoult

— Non, vous vous foutez de moi. — Non, mais c’est… — Non, mais vous vous foutez de moi.

00:35:00    Clémence Houdiakova

— Oui, c’est volontairement naïf. Mais je voudrais que vous répondiez.

00:35:06    Didier Raoult

Blackrock, tiens, je ne connais pas le détail, mais ça ce n’est pas vraiment mon métier, c’est un économiste qui m’a dit 30 % de la dette française. Vous croyez vraiment que l ‘État est indépendant vis -à -vis de ça ? Non mais vous rigolez.

00:35:22    Clémence Houdiakova

Oui, et l’OMS est tenu par Bill Gates.

00:35:25    Didier Raoult

L’OMS est tenu par Bill Gates. Vous savez qu’un de vos collègues journalistes qui m’a dit, mais c’est une complotité, J’ai dit non mais vous regardez les financements de l’oMS, 1er Bill Gates, 2ème les Etats -Unis, 3ème Bill Gates. Donc Bill Gates dit à l’oMS ce qu’il faut faire, investit dans les vaccins et recommande les vaccins, recommande Gilead en direct. Le conflit d’intérêts, il ne sait pas ce que c’est, il dit dans la télévision, prenez du Remdesivir, si vous voulez, que vous êtes en train de vous foutre de moi en me disant que c’est des choses qui sont indépendantes, mais vous rigolez.

00:36:05    Clémence Houdiakova

Oui, mais je ne rigole pas, malheureusement, parce que ce n’est pas drôle, mais je…

00:36:09    Didier Raoult

Vous avez une idée de ce que c’est ? C’est volontairement provocateur. C’est un problème qui ne sera pas le mien, d’ailleurs. Le monde changera ou explosera en vol ou sera complètement dépassé par des gens qui ont d’autres nerfs, comme l’extrême -Orient, la Chine. Je ne sais pas ce qui se passera, mais est -ce que vous réalisez que le chiffre d’affaires de BlackRock c’est le troisième au monde ? Il n’y a plus maintenant que les États -Unis et la Chine qui sont devant BlackRock, et que les cinq suivants ne sont que des institutions financières. Vous réalisez, la France est dix -septième en termes de PIB alors que c’est un très grand pays, voyez, si vous intégrez les institutions financières et Apple, et donc c’est inouï, neuf milliards, neuf mille milliards, vous vous rendez compte de ce que c’est que neuf mille milliards ?

00:37:12    Clémence Houdiakova

Non, je me rends pas compte, c’est tellement énorme, mais ce qu’on comprend, comment à ouvrir les yeux. Et c’est pour ça que je disais que votre livre, finalement, part d’un sujet limité, enfin, contraint, ce qui est normal, et petit à petit, en fait, ça ouvre des portes sur tout, sur le monde qui nous gouverne. Et ce que vous dites là, je pense, est fondamental et explique beaucoup de choses sur ce qui s’est passé, notamment pendant la période Covid et… C’est la même chose. Oui. C’est pareil. Mais ce qui est terrible, en fait, c’est qu’on comprend ce système. Vous le dites Très bien, je préfère que ce soit dans votre bouche que dans la mienne, c’est pour ça que je vous ai posé cette question. Vous dites, voilà, les institutions internationales, l’oMS, etc. sont contrôlées par des mânes financières privées à intérêts privés, notamment américaines d’ailleurs. Et elles sont en conflit d’intérêts permanents. Elles vont faire la promotion de produits pour lesquels elles ont également investi, notamment les vaccins, notamment Pfizer, Johnson & Johnson, etc.

00:38:10    Didier Raoult

Qui ont été payés par les Etats.

00:38:12    Clémence Houdiakova

Qui ont été payés par les Etats. Nous, on est vraiment les… Les impôts. Oui, les impôts. Nous payons les études à ces laboratoires et après, nous rachetons les vaccins qu’ils ont produits alors qu’on a payé les études. C’est vrai que c’est très intéressant. Quand on arrive à ça…

00:38:28    Didier Raoult

Ils les achètent en cachette.

00:38:31    Clémence Houdiakova

Oui, oui, c’est ça.

00:38:32    Didier Raoult

Ils les achètent en cachette.

00:38:33    Clémence Houdiakova

Ça, c’est le SMS de Ursula von der Leyen. Donc, quand on arrive à ça et qu’on sait aussi que c’est…

00:38:39    Didier Raoult

Il n’y a rien de tout ce que je vous dis qui est contredit par qui que ce soit. Mais quand vous dites ça, vous êtes un complotiste. Vous ne croyez pas que ces gens, quand même, ont fait ça par bonté d ‘âme. S’ils ont fait ça par bonté d ‘âme, ils ont pas fait ça par intérêt, c’est pas vrai.

00:38:54    Clémence Houdiakova

Mais si on est encore un peu plus vicieux, mais peut -être réaliste, quand on voit la fondation Bill et Melinda Gates qui investit, qui pousse, par exemple, qui investit dans certains vaccins, mais qui également joue un peu à l’apprenti sorcier. Ça, ça m’intéresse d’avoir votre votre analyse sur notamment des laboratoires de moustiques transformés par OGM et qu’on voit qu’il a pu provoquer lui -même. Ça a été révélé par des articles qui ne sont pas censés être des journaux complotistes, lui -même, certaines épidémies. Finalement, il crée un problème et il apporte la solution après, et il la revend, cette solution.

00:39:39    Didier Raoult

Non mais, si vous voulez, je ne veux pas faire le procès de Bill Gates parce que j’en n’ai pas les moyens. Je pense, si vous voulez, que le monde occidental, avec le risque de s ‘écrouler à une vitesse terrifiante, a besoin de trouver de nouvelles règles pour le capitalisme comme il les a trouvées avant. Rockefeller, si on avait laissé Rockefeller, il aurait été propriétaire de tout le pétrole des Etats -Unis. Il a fallu une loi, la loi anti -Rockefeller, la loi anti -monopole pour empêcher ça. La loi pour la lutte contre la criminalité en col blanc, ça date de la sortie de la Deuxième Guerre mondiale. La notion de conflit d’intérêts qui est totalement ignorée en France, qui est le pays, qui est un des pays dans lequel on a le moins la notion même de ce qu’est un conflit d’intérêts et qui a dérivé de manière incroyable aux États -Unis. Il y a encore 15 ans aux Etats -Unis, le Massachusetts interdisait que l’industrie pharmaceutique vous offre un café, d’accord ? Là, les dérives sont arrivées.

00:40:55    Clémence Houdiakova

On n’est plus au niveau du café là.

00:40:56    Didier Raoult

On n’est plus au niveau du café, mais quand vous voyez qu’il y a trois sur quatre des anciens rédacteurs en chef du New England Journal of Medicine qui disent maintenant nous sommes complètement pourris par l’industrie pharmaceutique, ça veut dire que toutes les bases de choses que moi je rêvais, moi ce qui mérite C’est difficile de me mettre en colère, mais ce qui m’irrite, c’est que les choses dont je rêvais, qui étaient merveilleuses, moi, je rêvais d ‘écrire dans le New England Journal of Medicine, d ‘être invité à plancher au Massachusetts General Hospital et que ce soit retranscrit, d ‘écrire dans les plus beaux livres du monde. Tout ça, c ‘était mon rêve, je croyais. Ces gens ont détruit mon rêve. C’est terrible, c’est affreux, c’est -à -dire que là…

00:41:41    Clémence Houdiakova

Le mérite n’est pas reconnu, on n’est pas dans le…

00:41:44    Didier Raoult

Ce n’est pas la question. La disproportion du monde financier par rapport au reste du monde, dans le monde occidental, a pris une ampleur qui fait qu’il faut qu’il y ait vraiment une révolution de l’organisation pour ne pas… Comment vous pensez, regardez dans la presse, le temps qu’a fait l ‘histoire de cette commissaire européenne chez qui on a trouvé un million en liquide, on a parlé pendant 15 jours et c’est fini. Mais vous vous rendez compte de ce que ça signifie en termes de civilisation ?

00:42:18    Clémence Houdiakova

Ça, c’est aussi un problème général de notre ère où les informations vont tellement vite, et puis les chiffres, ils ne sont pas lancés dans tous les sens.

00:42:24    Didier Raoult

Elles ne vont pas si vite. Je ne veux pas que vous commenciez à me haïr, mais je ne suis pas, je suis moins intéressé par le fait que Gérard Depardieu soit un grossier personnage que par le fait qu’il y a une commissaire européenne qui ait pris un million en cash parce que c’est simplement ce qu’on a trouvé et que tout le monde s’en fout d’accord parce que les conséquences générales sur la société et sur notre civilisation sont pas de même nature.

00:42:58    Clémence Houdiakova

Oui mais tout le monde ne s’en fout pas en réalité la population ne s’en fout pas mais la presse est financée indirectement par ces mêmes groupes dont on parlait tout à l ‘heure.

00:43:09    Didier Raoult

Oui, là, en l’occurrence, c ‘était le Qatar, mais enfin, ça veut dire qu’il y a un niveau de corruption au plus haut niveau qui est extrêmement dangereux et qui, dans l’industrie pharmaceutique, rejoint ce type de niveau. Je vais vous dire, jusqu ‘à l ‘histoire de l’oxy… parce que quand même, ce n ‘est pas la première fois… jusqu ‘à l ‘histoire de l’oxycontin. L’oxycontin, c’est merveilleux. On vous vend de la morphine en vous disant que ce n’est pas addictif.

00:43:34    Clémence Houdiakova

Donc là on revient, c’est surtout la crise, c’est aux Etats -Unis, voilà. Non, c’est la même en France. Oui, mais ça a été, la grosse crise c ‘était surtout aux Etats -Unis, non ?

00:43:43    Didier Raoult

Non, mais parce qu’en France vous ne l ‘avez pas encore vu.

00:43:45    Clémence Houdiakova

Parce qu’on n’en a pas parlé, oui.

00:43:46    Didier Raoult

On n’en a pas parlé. En France, on distribue l’oxycontin comme des comprimés. Vous avez un mal à la tête, on va vous donner de l’oxycontin à l ‘hôpital. Nous, dans l’iHU, mes collaborateurs ont voulu qu’on ne puisse plus prescrire de l’oxycontin sauf si c ‘était un professeur qui l’a prescrivait, parce qu’on l’a prescrivait comme des bonbons. Les pharmaciens ont écrit 3 fois pour dire « Non, vous n’allez pas interdire l’oxycontin dans l’IHU, quand même. C’est la morphine ! Ils disent « Attendez, si on a vraiment besoin de morphine, la morphine est injectable. C’est une affaire très très sérieuse. On va pas faire ça.  Parce qu’au bout de 7 jours, ils sont drogués. —

00:44:17    Clémence Houdiakova

C’est ça. C’est ce qu’il faut rappeler aux éditeurs. En fait, l’oxycontin, c’est de la drogue.

00:44:21    Didier Raoult

C’est la morphine ! C’est la morphine en comprimés. Et après, ils vont aller chercher des drogues encore plus dures. Mais pour pouvoir implanter l’oxycontin, avec nos amis de McKinsey…

00:44:32    Clémence Houdiakova

Le cabinet de conseil de ces laboratoires, Johnson & Johnson, je crois.

00:44:36    Didier Raoult

Oui, qui a eu 300 millions de Pfizer. Qui a eu 300 millions de… British. Non, ils l’ont taxé de 300 millions, ils n’en ont rien à foutre, comparé à ces peanuts par rapport à ce qu’ils gagnent. Comment on fait ? Mais c ‘était relativement plus difficile parce qu’il fallait financer les congrès, il fallait financer les prescripteurs et il fallait financer les leaders d’opinion. D’accord ? Donner de l’argent à tout le monde, ce qui est plus complexe. Mais quand la décision est prise par quelques -uns, c’est tellement plus simple. Et puis la facilité, quand vous avez 10 milliards à dépenser pour convaincre les gens et que vous avez dix personnes à convaincre. Vous savez, c’est facile. Tandis que quand vous en avez cent mille à convaincre, que vous avez dix milliards à dépenser, vous y arrivez quand même. L’oxycontin, on l’a vu. Vous savez, ils sont toujours pas en prison. C’est toujours pas fini pour nous. C’est extraordinaire.

00:45:35    Clémence Houdiakova

— En tout cas, sur les procès d’américains, ils ont payé pour ne pas aller en prison. Donc ils ont réglé leur…

00:45:40    Didier Raoult

C’est pas fini, c’est en appel, etc. Ils ne les foutront pas en prison. Donc, si vous voulez, c’est des gens qui ont… Obama avait chiffré à 500 000 morts la crise d’opioïdes de l’oxycontin. Et là, maintenant, ils sont repartis avec le fentanyl. C’est coquet, aussi.

00:45:56    Clémence Houdiakova

— On voit les images terribles. Comment on appelle ça ? Des zombies, voilà. Des zombies partout aux États -Unis. Ça commence en France. Restons un tout petit peu sur cette crise, parce que justement, elle est intéressante. Elle permet aussi de dérouler un autre fil. Crise de déploiement, donc communication par McKinsey, cabinet de conseil américain qui, en effet, a conseillé notamment Johnson & Johnson, qui est l’un des producteurs de ces toxicontins. Cabinet de conseil qui a travaillé largement pour la communication du vaccin Pfizer et qui a travaillé presque main dans la main, presque directement de façon perméable avec notre gouvernement.

00:46:37    Didier Raoult

Et si vous voulez, il faut reconnaître une chose qui est un peu rude. Les gens de McKinsey, ils sont intelligents, intelligents. Ceux des cabinets, non. Et donc, moi, j’ai vu une étude de McKinsey qui correspondait à mon CHU. Ils ont fait une étude, honnêtement, c’est nickel. Il y a des chiffres, c’est comparatif. ils ont dit on va prendre deux CHU comparatifs, Mordeau, Poulon, on va regarder quels sont les niveaux de performance, quel est le taux de rotation, quels sont les bénéfices, quelles sont la production scientifique, à la fin vous avez un rapport qui tient debout. Moi j’ai eu quatre ou cinq fois des rapports de l’iGAS, qui est l’institut français, c’est à pleurer. Donc si vous voulez, je pense que les gens qui sont plus haut niveau, sûrement Macron d’ailleurs, c’est bien que s’il veut avoir quelque chose de sérieux, il ne peut pas passer par le ministère de la Santé pour avoir des données qui sont sérieuses.

00:47:45    Clémence Houdiakova

Oui mais le problème c’est les intérêts privés, c’est les intérêts étrangers, c’est les conflits d’intérêts d’un cabinet de conseil.

00:47:51    Didier Raoult

Non mais le problème c’est que si les gens qui vous font l’analyse sont incapable de faire une analyse, qu’est -ce que vous en faites ? D’accord ? Que les autres vous sachiez qu’il y a un biais, c’est une affaire entendue, mais que les autres vous foutent un torchon, si vous voulez, de choses qui sont leur état d ‘âme, des gens qui ne connaissent pas la loi, ils ne savent même pas, ils vous disent des choses qui ne sont pas dans le cadre de la loi, et c’est les institutionnels de c’est terrifiant. Vous savez, toutes ces grandes inspections qui étaient l ‘honneur de la France sont maintenant remplies de gens qu’on recase quand on ne sait pas quoi en foutre. Et donc vous imaginez qu’avec ça, vous pouvez être compétitif avec des gens que vous allez payer dix fois plus cher, que vous allez sélectionner. Il y a un livre qui décrit très bien le truc de sur un autre domaine qui s’appelle la firme. Il faut vous dire ça. Qu’est -ce qu’ils vont choisir ? Les stars. Ils mettent les stars, ils les payent un prix phénoménal et ils leur font faire un travail qui est un travail de qualité. Qu’après ce travail soit biaisé, qu’on leur fasse un travail qui est immoral, c’est un autre problème. Mais le travail est un travail de qualité. C’est une des raisons pour lesquelles je sais que dans une situation comparable, je ne pouvais pas demander à l’administration chronique française de faire un travail de cette nature -là. Vous voyez, par exemple, je vais vous donner un exemple. Enfin, des ennemis de plus, tiens. — Ça manquait. — Ça me manque.

00:49:35    Didier Raoult

L’INSERM est une pétaudière. Tout le monde sait que l’INSERM est une pétaudière. Moi, comme je l’ai dit, j’ai eu des plus grands ennuis avec les gens de l’INSERM.

00:49:43    Clémence Houdiakova

Le mari d’agnès Buzyn.

00:49:45    Didier Raoult

C ‘était le mari d’agnès Buzyn. Il y a eu une analyse de la Cour des Comptes où, d’une manière assez intelligente, subtile, ils ont fini par dire non, quand même, ça ne va pas du tout, ça ne va vraiment pas du tout. Et dedans ils disent, écoutez, il y a même des choses, je sais de qui il s’agit, il y a des directeurs de l’inserm qui ont fait des gâches pour l’industrie pharmaceutique, ce qui est illégal, et donc il faut qu’il s’arrête. Or, il y a une loi en France, je sais parce qu’on a essayé de me l’opposer et que pour l’instant on n’a pas réussi, qui est une loi un peu crapuleuse, mais qui est la loi française, qui date de Napoléon, qui s’appelle l’article 40. Et l’article 40, c’est que quand un fonctionnaire, dans son activité, découvre un délit chez un autre fonctionnaire, il doit le signaler au procureur de la République. Ça veut dire que les gens qui ont écrit ce rapport de la Cour des Comptes ont désobéi à la loi puisqu’ils auraient dû dire au procureur de la République telle personne, telle personne et telle personne ont été payés par l’industrie pharmaceutique alors que c’est interdit par la loi.

00:50:52    Clémence Houdiakova

Oui, mais vous avez certainement suivi l’affaire Moscovici dernièrement. La Cour des Comptes a aussi ses intérêts politiques et son propre agenda.

00:51:01    Didier Raoult

Non mais là ce qui est intéressant c’est, vous voyez que donc c’est écrit ça, c’est un rapport publié, c’est publié, donc il y a des gens qui disent, il y a des gens qui désobéissent à la loi, la loi dit que je devrais le signaler au procureur de la République et elle dit non, il faut qu’il s’arrête, ce qui n’est pas la loi.

00:51:22    Clémence Houdiakova

Je voudrais vous poser encore deux questions. La première, il y a deux études qui ont été publiées récemment, une sérieuse et une moins, qui ne se répondent pas, mais qui arrivent à peu près en même temps. Il y a une étude du 6 décembre, qui a été publiée dans la revue Nature, d’ailleurs, vulgarisée, j’ai pu la lire dans le journal britannique The Telegraph, dans laquelle on apprend, c’est quand même relativement important, que, c’est une étude de chercheurs de l’université de Cambridge qui révèle qu’environ un quart des personnes ayant reçu des vaccins à ARN messagers contre le Covid -19, donc Moderna, Pfizer, ont développé une réponse immunitaire involontaire due à une lecture, une erreur de lecture de vaccins par le corps créant des protéines inoffensives au lieu de la spike du Covid -19. Et en fait, ça peut provoquer… Vous allez me dire ce que ça peut provoquer, justement. Deuxième étude, on va parler des deux, cette étude qui a été publiée dans la revue Biomédecine et Pharmacothérapie,

00:52:25    Clémence Houdiakova

voilà, celle -ci qui annoncerait, je précise que nous en avons parlé hier avec le professeur Perron, d’ailleurs je ne sais pas si on peut passer rapidement le professeur Perron, mais il va falloir que vous mettiez votre casque, qui a pris votre défense entre guillemets, surtout qu’il est en train de publier une étude pour expliquer à quel point cette revue et cet essuie d ‘été.

00:52:49    Didier Raoult

Si vous voulez, c’est le même système, on prend quatre clowns dont on ne sait pas qui c’est, qui parlent de malades qu’ils n’ont pas vu, c’est le nouveau système ça en fait. C’est le nouveau système, c’est le truc tordu. Alors je vais vous dire ce que moi j’ai répondu à ça il y a bien longtemps, mais encore une fois, on voit l ‘état d ‘élabrement de nos institutions, nous on a traité, on fait quelque chose parce que dans la presse les gens disaient qu’on cachait les morts, qu’il y en a encore une fois que j’ai attaqué pour diffamation, j’attends, le procès est un peu long, et donc on a fait une chose très simple, on a dit voilà, donc je pense que ça va devenir le standard des études pharmaceutiques, c’est on a pris 100 % des gens qui avaient un diagnostic et qui ne viennent pas de nos bases de données mais qui viennent des bases de données de l’IHU, c ‘est indépendant de nous. On a pris tous ceux qui avaient été hospitalisés chez nous, et là aussi c’est indépendant de nous parce qu’ils ont dû payer leur hospitalisation, et donc on a la liste de tous les gens qui ont été hospitalisés. Chez tous ces gens qui ont été hospitalisés, on a demandé à la pharmacie centrale des hôpitaux, qui est indépendante de nous, de nous mettre en face de chaque nom, parce qu’on doit faire une ordonnance à chaque fois, en face de chaque nom, quel était le médicament qu’ils avaient reçu. Et ensuite, pour savoir ce qu’ils étaient devenus, on a pris cette liste de noms et on l’a mélangé avec la liste de l’iNSEE des morts dans les trois mois qui avait suivi. Et on a demandé à un huissier de justice de vérifier chacune des étapes. Donc là, il n’y a pas de tricherie, on sait qui sont les malades, on sait qui est mort, on sait qui a reçu. Après, quand on invente le premier Lancet -Gate, quand on leur a dit où étaient les malades, ils ne pouvaient pas dire où ils étaient.

00:54:44    Clémence Houdiakova

Oui, mais rappelons quand même que le premier Lancet -Gate, donc cette première étude qui a été publiée, je crois que c ‘était en 2020, c’est ça ? Oui. À partir de laquelle d’ailleurs Olivier Véran s’est fondé, je crois, le jour même ou le lendemain, pour dire on arrête l ‘hydroxychloroquine, était quand même tenu, vous l’avez expliqué tout à l ‘heure, trois oseaux, machin, avec des personnes connues, mais là ce n’est même pas des personnes connues, enfin si peut -être, mais dans son milieu pornographique et puis je ne sais trop quoi. Donc là on est on est quand même dans un monde complètement délirant, on met des…

00:55:12    Didier Raoult

Publié dans le Lancet, et ils aient publié une autre étude dans le New England qu’ils ont dû rétracter aussi, qui n’avait ni queue ni tête. Donc c’est ce que ça montre.

00:55:24    Clémence Houdiakova

C’est que c’est vérolé jusqu ‘à là.

00:55:26    Didier Raoult

Ah oui, bien sûr, bien sûr, tu n’as pas compris ça, tu n’as pas compris ce qu’il s’est passé ce coup -là.

00:55:31    Clémence Houdiakova

Non mais j’ai compris, mais moi je trouve qu’il faut vraiment que les gens ouvrent les yeux, parce que tout le système est verrouillé et aujourd ‘hui quelqu’un qui fait un travail empirique précis comme vous est confronté au même niveau que ces actrices porno.

00:55:45    Didier Raoult

Mais moi ça fait un an que j’ai demandé trois fois à l’IGAS et à l’ANSM et au ministère de la santé de venir vérifier nos données. C’est facile, ils ont le droit, ils ont le devoir de faire ça, ils sont jamais venus. Donc c’est très frappant. Ce que vous racontez sur le vaccin, c’est une

00:56:03    Clémence Houdiakova

bombe atomique. Oui, alors attendez, on va bien remettre le micro, pour entendre la bombe atomique.

00:56:08    Didier Raoult

C’est une bombe atomique, il y a deux bombes atomiques. Il y en a une sur laquelle nous, nous travaillons, nous sommes en train de travailler, en train d ‘écrire l’article, et puis il y a une deuxième que eux révèlent. Pour ce qui s’est passé, qui part, je m’excuse encore une fois, de Bill Gates. Ça part de Bill Gates à Davos en 2017, moi je connaissais à l ‘époque son conseiller pour les maladies infectieuses, je lui ai dit est -ce que Gates c’est devenu fou. Il a dit, il va y avoir une pandémie terrible et il va falloir être capable de préparer un vaccin en trois mois. On ne peut pas préparer un vaccin en trois mois parce qu’on ne peut pas l ‘évaluer. Des millions de gens pour évaluer les effets secondaires, vous l’avez bien vu, ce n’est pas en testant 100 personnes en cachette qu’on fait ça. Et si vous voulez tester toutes les populations, les femmes enceintes, les enfants, il faut tester un million de personnes. Il va se dire, mais non, on aura besoin d’aller plus vite que ça, ça va tuer des millions de personnes. Et à partir de ça a commencé l’idée que si on était dans cette situation, on pourrait transgresser toutes nos règles d ‘évaluation des vaccins. C’est ce qui s’est passé. Et donc, c’est une des raisons de la bataille contre le hydroxychloroquine, c’est s’il existe un médicament, alors on ne peut plus transgresser la règle. D’accord ? Puisque ça fait partie de la loi de l ‘FDA, on peut transgresser les règles s’il y a une urgence incroyable et qu’il n’y a pas d’alternative. Et donc, ils ne respectent absolument pas ce que les américains appellent les « good laboratory practice », c’est -à -dire quand on injecte un produit, on doit savoir ce qu’il y a dedans, d’accord ? Qu’est -ce qu’il y avait dedans ? C ‘était censé être de l’aRN produit par une bactérie qui a intégré le gène de la spike sur un plasmide, un mini -chromosome qu’on a mis dans la bactérie. Une fois qu’on a ça, on doit purifier, c’est -à -dire on doit enlever l’ADN de la spike, que l’on a mis dans le plasmide, on doit enlever le plasmide. On met tout ça dans une petite bille de lipides pour que ça puisse rentrer dans la cellule. Il ne faut pas faire rentrer l’aDN dans la cellule, parce que si vous rentrez l’aDN dans la cellule, on le sait, oui, l’aDN rentre très très facilement dans le noyau. Tous les lymphomes, par exemple, sont dus au fait qu’il y a de l’aDN d’un virus, une bactérie qui a rentré dans le… C’est une des raisons pour lesquelles je pense qu’il y aura pas mal de lymphomes. Alors, quand on regarde ce que déclare Pfizer dans la composition, ils disent il y a des traces, donc ils donnent des chiffres de quelques centaines d’aDN dedans, mais extrêmement peu. Puis il y a un premier papier qui a été publié en disant mais attendez, nous on a séquencé, on a retrouvé tout le plasmide dans le vaccin. Donc il n’a pas été purifié et il y a de l’aDN. Nous on a regardé ce qu’il y a comme ADN dans les vaccins, c’est effarant. C’est effarant. On a, je ne sais pas, la quantité d’aDN qu’on injecte quand on fait un vaccin est considérable. Donc il y a un premier problème, on ne sait pas ce que fait cet ADN et on ne sait pas ce qu’il va faire à terme. L’aDN dans les cellules, c’est un facteur de cancérogènes. On ne sait pas ce que ça va donner. La deuxième chose qui a été trouvée, qui est la chose…

00:59:29    Clémence Houdiakova

Ça, c ‘était votre étude.

00:59:31    Didier Raoult

Ça, c’est notre étude et c ‘était une étude qui avait été rapportée par ailleurs. Ils ont des difficulté à le publier, mais heureusement, il y a des contrefeux, si vous voulez, qu’on appelle les préprints, c’est -à -dire que vous les mettez online, on peut les lire, même s’il n’y a pas de journaux qui les acceptent, parce qu’ils vous obligent à changer la nature de ce que vous disez. C’est intéressant parce qu’on a vu par exemple pour le British Medical Journal, qui était le seul qu’on considérait comme honnête dans les grands journaux, on a vu la version qui était dans le préprint et la version qui était publié, c’est pas la même, tous les commentaires avaient disparu, peu importe. Là ce qu’il montre c’est que voilà, la différence entre l’aRN et l’aDN c’est qu’il y a deux choses, il y a une base qui dans l’aDN s’appelle la thymidine qui est remplacée dans l’aRN par une base qui s’appelle l’uracine, d’accord, qui est très fragile et l’aRN se dégrade très très rapidement.

01:00:28    Didier Raoult

Il est mobile, il est mobile l’aRN. Il y a beaucoup d’aRN, il y a beaucoup d’enzymes qui le détruisent parce que vous ne pouvez pas accumuler… L’aRN c’est un messager, vous ne pouvez pas l’accumuler dans votre cellule, il faut le détruire au fur et à mesure, donc l’aRN est très fragile, donc à la fois pour augmenter sa durée de vie et deuxièmement pour que l’uracil ne soit pas détruit trop rapidement, l’uracil, c’est ce qui a valu le prix nommel, a été rempassé par un simulacre d’uracil, d’accord ? Un pseudo -uracil. Et ce que les gens ont vu dans ce papier du 6 décembre, c’est que le pseudo -uracil, dans un certain nombre de conditions, entraînait ce que nous on appelle des frameshifts, c’est -à -dire que le ribosome qui transforme l’aRN en protéine saute cette zone -là. Il n’arrive pas à la lire.

01:01:22    Clémence Houdiakova

Oui, il parle de même, enfin je sais pas, en tout cas, Zoté les graphes disent c’est comme si on pédalait et qu’on sautait à une vitesse, qu’on se déraillait.

01:01:29    Didier Raoult

Mais en réalité, vous voyez, il lit là, il lit votre phrase et puis d’un coup, celle -là, il n’arrive pas à la lire, alors il commence après. Et donc la protéine n’est plus du tout la même. Ce que fait cette protéine, personne n’en sait rien du tout. Mais rien du tout.

01:01:45    Clémence Houdiakova

Mais visiblement, ça provoque quand même une réponse immunitaire.

01:01:47    Didier Raoult

Tout antigène, toutes protéines nouvelles que vous injectez dans le corps provoquent est un antigène.

01:01:55    Clémence Houdiakova

Est -ce que vous pouvez nous expliquer si cette réponse immunitaire peut parfois avoir des effets néfastes puisque…

01:02:04    Didier Raoult

Ce que ça nous a appris, ce que j’ai tweeté, vous avez remarqué, c’est qu’on nage dans l’inconnu, on nage dans l’inconnu. On ne sait pas, on ne sait pas ce que ça fait, mais rien du tout, on ne sait pas.

01:02:18    Clémence Houdiakova

Mais ça peut être inquiétant.

01:02:20    Didier Raoult

On ne sait pas ce que ça fait, mais pas du tout.

01:02:26    Clémence Houdiakova

Découvrir en direct, c’est sympa.

01:02:30    Didier Raoult

Vous voyez, vous ne pouvez pas vous empêcher d’essayer de prévoir. Ce n’est pas ma nature, mais ce que je peux vous dire, c’est que toutes les règles de base, du good laboratory practice

01:02:41    Clémence Houdiakova

n’ont pas été respectées.

01:02:42    Didier Raoult

Aucune n’a été respectée. C’est -à -dire que la composition n’est pas connue. composition, on ne savait pas qu’il y avait autant d’aDN, et que deuxièmement, il est prévu dans la FDA, mais aussi dans la réglementation française, qui n’a pas été respectée, dans la réglementation européenne, qui n’a pas été respectée, il est prévu d ‘évaluer ce que sont les produits générés par l’injection que vous avez faite. Et donc ils n’ont pas regardé ce que nous on appelle le protéome, c’est -à -dire quelles sont les protéines qui sont produites à partir de cette injection d’aRN messager. D’accord ? Donc c’est deux anomalies très très profondes eu égard à ce qu’est la loi. C’est -à -dire la loi dit ça. Mais les gens ont dit, c’est peut -être d’ailleurs pour ça que les gens vont recommencer à s’exciter encore sur l’avianmectine, non mais ça ne marchait pas. Si vous dites, attendez, on n’a pas respecté la loi parce qu’il fallait sauver tous les gens, Premièrement, maintenant qu’on fait le bilan, en dehors des gens qui avaient plus de 85 ans, nous, on a calculé l’espérance de vie des gens qui étaient morts chez nous. C’est beaucoup, beaucoup travaillé, nous, mais sur les gens qui sont les nôtres, qu’on connaît.

01:03:55    Clémence Houdiakova

Vous suivez vos patients. Oui, oui, on a la plus grande série.

01:03:58    Didier Raoult

Qui auront un nom, un visage, pas des numéros. On a la plus grande série mondiale de gens qui ont été traités dans un seul endroit par les mêmes médecins. La plus grande série mondiale, on peut tout regarder. L’espérance de vie, on a une fille très très bien qui s’appelle Stéphanie Gentil qui est une spécialiste de santé publique qui nous a rejoints pour cette occasion. Elle a calculé quelle était l’espérance de vie des gens qui étaient morts. L’espérance de vie des gens qui étaient morts à l’iHU du Covid était de moins d’un an. D’accord ? La planète, il n’y a pas de diminution de la population ni en France, ni dans la planète. C’est pas vrai, c’est un mensonge, c’est pas vrai. C ‘était une épidémie d’infection saisonnière à origine respiratoire.

01:04:42    Clémence Houdiakova

C ‘était en fait les… C’est un médecin qui m’a appris ce terme, les PPP, les PPH, pardon, c’est ça ?

01:04:48    Didier Raoult

Oui, on disait ça, c’est malveillant quand on ne passera pas l ‘hiver.

01:04:51    Clémence Houdiakova

Mais ce qui veut dire que ce sont des personnes qui, si ce n ‘était pas cette maladie -là, on aurait pu en attraper une autre .

01:04:57    Didier Raoult

Oui, surtout, si vous voulez, si on ne les soignait pas. Parce que quand même, le discours du ministère c’est on ne les soigne pas. C’est -à -dire que quand on les soignait, nous on s’est rendu compte, c’est nous qui avons décrit, au moins en Europe, ce qu’on appelait l ‘hypoxie heureuse, c’est -à -dire que tous les critères, c ‘était pas la grippe, ça c’est Fauci qui leur a dit c’est la grippe, et comme ici, ils réfléchissaient pas, c’est la grippe, plutôt que d’observer les malades, en réalité on s’est rendu compte que les gens avaient des détresses respiratoires sans être essoufflés, et que pour ça il fallait mesurer, c’est moi qui ai dit ça, tout le monde s’est mis à acheter ça, ils ont eu raison d ‘ailleurs,

01:05:31    Didier Raoult

Vous en avez acheté un ? Non, tout le monde a acheté ça.

01:05:34    Clémence Houdiakova

Non, mais ça me fait penser, en Russie, ils le faisaient pour le coup dans les hôpitaux, vous voyez, systématiquement de prendre le…

01:05:40    Didier Raoult

Oui, bien sûr, mais c’est nous qui avons dit ça, qui avons dit, attendez, mais il faut faire ça à tout le monde. Parce que vous ne pouvez pas voir simplement sur la respiration, sauf à regarder s’ils ont une dissonance, c’est -à -dire sur les fers marchés 20 mètres, là, vous voyez qu’ils sont essoufflés. Mais sinon, au repos, ils ne sont pas essoufflés, ils ne sont pas malheureux. L’essoufflement, ça vient de l’augmentation de dioxyde de carbone, pas de la baisse de l’oxygène. Et donc vous avez des gens qui arrivaient à l ‘hôpital, au lieu d’avoir 95, qui avaient 63 d’oxygène. Et là, il n’y a plus que la réanimation pour ça. En plus, ils leur foutaient tous des tuyaux dans la bouche, ce qui est très très mauvais. Il fallait les hyper -oxygéner avec des masques, si vous voulez, ou avec des lunettes. Ils ne surveillaient absolument pas les troubles de la coagulation, qui n’existent pas dans la grippe. D’accord, nous on s’est rendu compte de ça parce qu’on a vu des embolies pulmonaires et on a une très bonne hématologue qui travaillait avec nous. Donc déjà, si vous soignez la qualité du soin en dehors même des traitements spécifiques, changez l’espérance de vie des gens, c’est la différence entre ne les soigner et pas les soigner. Si vous dites aux gens ne vous soignez pas, restez à la maison et prenez du doliprane, je peux vous dire vous avez un massacre. Et éventuellement pour accélérer, filer l’or du rivotril comme ça, on s’en débarrasse, c’est sûr que là vous finissez par en tuer beaucoup. Mais même en fait, en travaillant comme des cochons, quand même, en France, il y a la moitié des gens qui sont morts avaient plus de 85 ans. Donc vous parlez d’un ravage monstrueux, là, c’est pas sérieux.

01:07:07    Clémence Houdiakova

— Tout à fait. Je voudrais… On a légèrement dépassé de quelques minutes le temps en partie pour cette interview. Mais si vous le permettez, je voudrais vous poser une dernière question, qui est finalement une question de conclusion, qui était aussi dans votre introduction, donc comme ça on boucle la boucle, sur l ‘évolution, voilà, le changement de paradigme de notre monde et l ‘évolution de l’espérance de vie. Vous dites, vous vous rappelez que donc la courbe de Preston qui explique que l’espérance de vie augmente avec l’enrichissement ne fonctionne plus aujourd ‘hui et je crois comprendre à travers tous vos propos, qu’on arrive finalement à cette industrie pharmaceutique qui est aujourd ‘hui dans une course à l ‘échalote, une course en avant, puisqu’elle ne répond plus à la demande de soins, la demande de soignés, et elle est en fait dans une forme d’illusion, de création de produits qui ne servent pas forcément à soigner, mais seulement dans un intérêt capitalistique, financier. Est -ce que vous pourriez développer un tout petit peu cela, pour finir ?

01:08:08    Didier Raoult

Là aussi, moi je n’invente pas ça. Il y a un journal de l’OCDE qui est publié une fois par an, il y en a un qui s’appelle « Human Health at Glance », dans lequel on montre qu’il existe depuis maintenant une quinzaine d’années une dissociation entre le PIB par tête d ‘habitant et l’espérance de vie, comme il existe une dissociation entre l’investissement financier dans la santé, l’espérance de vie, ça décroche. C’est -à -dire qu ‘à peu près, je vous parle de tête, mais vous pouvez vérifier, tout ce que je dis, c’est écrit. C’est à partir de 20 000 dollars, on ne gagne plus en espérance de vie, et à partir de 10 000 dollars d’investi dans la santé, on ne gagne plus en espérance de vie. Ce qui est la raison pour laquelle les États -Unis ont une espérance de vie qui n’arrête pas de diminuer, qui est dans un état vraiment qui est effarant. Tous les anciens ennemis des Etats -Unis finissent par avoir une espérance de vie qui est supérieure à la leur.

01:09:14    Clémence Houdiakova

Donc finalement l’espérance de vie américaine, après avoir atteint une forme d’apogée, retombe. Et ce que vous dites qui est passionnant, d’abord je vais juste lire une phrase pour que tout le monde réalise bien, vous dites en pratique l’espérance de vie d’un homme en Tunisie, 78 ans, est équivalent à celles du nord de la France, celles des États -Unis et celles du Kerala, sud de l’inde.

01:09:35    Didier Raoult

Pour donner… Vous voyez à quoi servent tous les médicaments nouveaux qu’aucun ne peut se payer.

01:09:39    Clémence Houdiakova

C’est exactement ça qui est passionnant. Finalement, ce que vous expliquez, c’est qu’en Afrique, avec les vieux, vieux pardon, c’est peut -être les médicaments génériques, les molécules connues, ils se soignent aussi bien, voire mieux. En tout cas, ils se portent parfois, l’expérience de vie progresse, tandis que chez nous, elle régresse, détruite par cette même industrie pharmaceutique ou, pardon, agroalimentaire etc. parce qu’on peut mettre tout ça dans le même panier. Si on considère les drogues et tout ça.

01:10:06    Didier Raoult

Globalement, si vous voulez, il y a deux choses que ça veut dire. Il y en a une première, il y a, si vous voulez, les délirants. Je ne sais pas, il doit y avoir un truc dans la cervelle quand les gens ont plus d’un milliard, ils doivent devenir fous. Donc il y a les délirants des GAFA, si vous voulez, qui vous font des courbes. Il y en a une qui a été Word in Data, c’est un truc qui est payé par la GAFA qui vous montre que l’espérance de vie va atteindre 120 ans, 130 ans, c’est des fous, c’est pas vrai, c’est idiot, c’est pas vrai.

01:10:36    Clémence Houdiakova

On reste sur l ‘histoire des courbes folles.

01:10:39    Didier Raoult

Et donc, pour tout ça, bien entendu, il va falloir vacciner tout le monde contre tout, il va falloir trouver des médicaments pour tout, pour le vieillissement, pour le machin et tout, on va faire les zones bioniques.

01:10:50    Clémence Houdiakova

Ça tombe bien, c’est eux qui les proposent.

01:10:51    Didier Raoult

Ça tombe bien, c’est eux qui les proposent en même temps. Non, mais je crois qu’ils y croient. Je vais vous dire, je crois que c’est ça. J’essaie de comprendre parce que je ne comprends pas l’intérêt qu’il y a à avoir deux milliards quand on a déjà un milliard. J’essaie de comprendre. Et donc, ce sentiment de puissance que vous avez quand vous pouvez tout vous acheter, que vous ne pouvez pas vous acheter une année de vie, même avec le diable, c’est terrible. C’est -à -dire, il y a une discordance là, terrible, qui est celle de l ‘Histoire, c’est pour ça que je reviens toujours à l ‘Histoire, regardez, toute l ‘histoire des emperors romains devient une foule de puissance. C’est ce que les grecs appelaient l ‘hybris, maintenant les snobs parisiens appellent ça de l ‘hubris, en transférant ça, c’est un néologisme anglais, l ‘hybris, nous le Y, en France on l’a toujours présenté, appelé Y, et donc c’est de l ‘hybris. C’est quand l’excès de sentiments de puissance, et donc cet excès de sentiments de puissance quand vous pouvez tout vous acheter, qu’est -ce qu’il vous reste ? Il vous reste soit à aller dans l ‘île d’epstein, soit de rêver que vous allez avoir cinq, dix ans de plus que les autres, Et comment on fait ? C’est pas possible quand on a une puissance de cette nature -là qu’on n’ait pas tout ce qu’on veut. C’est pas possible, vous voyez ? Mais essayez de vous mettre, vous voyez, dans la cervelle de quelqu’un qui a une telle puissance et qui, au lieu de dire, voilà, je vais faire mon petit tour et puis à la fin de mon petit tour, ça sera fini, ma pièce sera terminée…

01:12:31    Clémence Houdiakova

Mais ils ont… Ils ont des apprentis sorciers, ils veulent vivre plus longtemps et donc peut -être… Ils ont tenté de nous faire vivre plus longtemps, mais ce qu’on voit aujourd ‘hui, c’est que c’est plutôt néfaste. les produits proposés, la communication sur les opiacés, le glyphosate dans l’agriculture, tout ça proposé par les mêmes groupes. Finalement, on se rend bien compte que c’est ce que vous expliquez avec ce schéma, notamment cette chute américaine. Le sucre industriel. Ce n’est pas que le, ce n’est pas que le, ce n’est pas que le.

01:13:01    Clémence Houdiakova

L ‘homme a dû lutter contre la nature. Aujourd ‘hui, l ‘homme lutte contre l ‘homme.

01:13:07    Didier Raoult

L ‘homme n’est pas loin de tuer la nature et tout, c’est pas eux, on les voit parce que le niveau de gaspillage et le niveau de ne plus savoir quoi faire, je ne sais pas, moi je n’arrive pas à juger les hommes, je n’aurais pas voulu être juge, peut -être que Bill Gates au début il disait mais tiens on va faire du bien en faisant des vaccins et tout, et puis Bill Gates son métier c’est de faire de l’argent, c’est pas de faire de la médecine. Donc tout ça monte, monte, monte et finalement il revient à sa propre nature. Moi je ne sais pas si ses intentions étaient mauvaises au départ. En plus autour de tous ces gens de pouvoir, il n’y a personne qui ose les contredire. Vous savez, moi je connais ça, il n’y a qu ‘à lire Saint -Simon là aussi pour savoir comment ça se passe. Et donc personne n’ose leur dire « mais tu vois pas que tu es en train de dire des folies, c’est pas comme ça que ça se passe, on ne peut pas transgresser toutes les règles parce qu’on sait pas ce qu’on fait. Mais je crois que toute l ‘humanité est arrivée à ça, si vous voulez. C’est le sujet de mon prochain livre.

01:14:11    Clémence Houdiakova

Notre déclin de l’occident à nous, enfin non c’est pas que l’occident.

01:14:14    Didier Raoult

Non, non, non, c’est l ‘évolution de notre monde. Notre monde est en train d ‘évoluer vers une destruction totale de la planète. Et c’est pas le réchauffement climatique. C’est de la destruction totale. On a détruit tous les mammifères. Il n’y a plus de mammifères sauvages, il n’y a plus de plantes sauvages. On est en train de tout détruire. et même les microbes avec le glyphosate, on est dans une situation et ce même gaspillage inouï que l’on voit chez le milliardaire, il est vrai à notre niveau, si vous regardez vraiment, vous, ce qui est nécessaire dans ce que vous achetez, par rapport à, trop jeune, mais moi j’ai vu mes parents, mes parents faisaient partie de la classe moyenne supérieure, vous savez quoi ils vivaient, c’est un smicard, on n’oserait pas vivre avec ça, voyez, donc ce gaspillage généralisé avec cette course en avant de l’obsolescence de tout, il faut que tout soit remplaçable pour qu’on en rachète, pour qu’on en ait encore plus, pour que c’est…

01:15:16    Clémence Houdiakova

Mais est -ce que c’est pas, c’est vraiment, c’est ma dernière question, vraiment je vous l’assure, mais est -ce que c’est pas justement ce que je disais tout à l ‘heure, une forme de dernier cri de ce monde devenu fou mais qui finalement touche aussi à sa fin et que peut -être tel le phénix, notre monde pourrait renaître de ses cendres.

01:15:31    Didier Raoult

Vous essayez toujours de me faire prédire quelque chose.

01:15:34    Clémence Houdiakova

Non, non, c’est pas de la prédiction. On a l’impression qu’on est en effet dans une course folle. Mais donc en général les courses folles finissent mal. Ce que je veux dire c’est que peut -être ce monde aura touché à sa fin. Et peut -être pour… Mais ils sont pas tous fous.

01:15:50    Didier Raoult

Moi je vais… tous les hommes ne sont pas fous. Moi, je vais en Afrique régulièrement parce que je suis content, mais ils ne sont pas fous, alors qu’ils sont moins fous que nous.

01:15:58    Clémence Houdiakova

On sera peut -être sauvés par les pays, notamment du Sud.

01:16:01    Didier Raoult

Oui, d’ailleurs, il y a une espèce de suicide des pays occidentaux, si vous voulez, qui se traduit, moi, je crois beaucoup à la disparition. Ce n’est pas la première fois que les civilisations urbaines disparaissent. Je crois que les civilisations urbaines disparaissent parce que le pourcentage de parasites, ceux qui ne produisent rien et qui ne font rien, par rapport à ce qui produit devient trop important.

01:16:20    Clémence Houdiakova

C’est la connaissance du microbiologiste mais en version humaine. Exactement. Eh bien merci beaucoup Professeur Raoult, c ‘était absolument passionnant et je rappelle le titre de ce livre tout aussi passionnant « Ni angélique ni diabolique, les antibiotiques » aux éditions Michel Laffont. Merci à vous tous, évidemment, mais c ‘était attendu, nous avons encore battu un record total de nos audiences mais très très attendu pour le Professeur Raoult qui a toujours autant de succès auprès de la population. Merci beaucoup à vous tous et je vous dis à demain 7h30 avec Nicolas Vidal.